Écriture(s), mémoire, vieillissement.
Approches interdisciplinaires des interactions entre geste graphique et cognition dans les processus mémoriels
Les implications de l’écriture à la fois comme « technique de soi » (narration, récit et gouvernement de soi) et comme comme technique corporelle (la maîtrise du geste graphique) supposent la question de ses bénéfices pour le fonctionnement cognitif, ouvrant le projet au domaine de la santé, ainsi qu’à « l’art-santé ». Depuis le rôle des « mémoires » comme genre thérapeutique (s’affirmant dès la Renaissance comme un remède à l’ennui, à la dépression voire à la folie), jusqu’à l’étude des résurgences mnésiques permises par les médiations artistiques en santé mentale (psychotrauma) ou en neurologie (maladie d’Alzheimer), toute la gamme des liens entre écriture, mémoire et santé mentale seront interrogées au prisme de l’interdisciplinarité (Platel et Thomas-Antérion, 2014, Bigand & Mick, 2024). Au-delà des formes d’accompagnements thérapeutiques et de leur validation, cet axe traitera de manière transdisciplinaire des impacts neurocognitifs des pratiques littéraires et artistiques tout au long de la vie, des capacités d’apprentissages chez l’enfant à la bonne qualité du fonctionnement mnésique au cours du vieillissement. La pratique de l’écriture et du récit n’ouvre pas seulement aux questions de remédiation mémorielle, mais aussi à l’approche réfléxive d’une conscience de soi reconnue aujourd’hui comme un élément important d’une bonne mémoire et plus largement d’une bonne santé mentale (sur l’impact de l’environnement, du contexte émotionnel, de l’auto-évaluation et de la conscience mémorielle sur les fonctions exécutives de la mémoire, voir notamment l’ANR AGEFOK). L’axe entend également amplifier la collaboration du GDR avec les projets de recherche-création, ouvrant notamment à des objets de simulation mémorielle immersive associant le corps (geste graphique), le signe et des lieux de mémoire (individuels et collectifs). Ces objets artistiques pourront être développés en R&D comme un outil d’expérimentation mémorielle à destination du public (expérience esthétique, sensibilisation aux problématiques de la mémoire, dispositifs à retour d’effort), des politiques publiques patrimoniales et de santé (stimulation, remédiation voire diagnostic…).
Le croisement de la démarche historique, notamment mis en œuvre par un atelier sur les écritures manuscrites, la mémoire et le vieillissement depuis la fin du Moyen Age, sera particulièrement fécond avec l’approche exploratoire des sciences cognitives fortement représentées au sein du GDR/RT Mémoire du CNRS. Les GDR apporte aussi sa pratique maîtrisée des sciences participatives, avérée dans de nombreuses actions comme les ateliers de stimulation corgnitive organisés au sein du réseau associatif (La Fabrique à Neurone, Les séniors pour la science…).